POINT DE DÉPART
Le miroir, au-delà d'être une simple surface réfléchissante, se définit comme un dispositif optique capable de renvoyer la lumière et de reproduire une image virtuelle des objets ou des individus. Le miroir s'est révélé être bien plus qu'un simple objet, devenant le gardien silencieux des métamorphoses culturelles et individuelles.
Il a transcendé sa fonction utilitaire pour devenir un médiateur de l'identité.
On dit souvent que la mémoire, se dévoile comme le miroir du temps, préservant les traces des expériences passées.Le miroir, témoin du temps, capture le passé et le présent instantanément.
Plongeant au cœur de la réflexion sur la mémoire et le miroir, l’expérience intitulée « Trace éphémiroir » se présente comme un témoignage artistique où le miroir devient bien plus qu'un simple objet de reflet. Il se façonne en un passage temporel, un témoin quotidien.La mémoire, par nature, se révèle comme le miroir du temps. Au-delà des souvenirs immédiats, l'œuvre explore les recoins les plus reculés de nos mémoires, figeant des individus dans le temps et les superposant pour créer de nouvelles identités. Les combinaisons s'enchaînent rapidement, formant un miroir en perpétuelle évolution qui engendre des visages nouveaux, des visages qui n'existent pas mais qui émergent de l'accumulation du passé.
Le dispositif agit comme un miroir classique, à la différence que le reflet qu’il renvoie est composé du visage de la personne qui s’y contemple mélangé aux visages de tous les autres visiteurs qui se sont regardés dedans avant lui. Ce miroir agit comme un portail vers une expérience unique, une fusion visuelle de multiples identités.
Chaque regard précédent devient une empreinte, une trace.
Se regarder dans ce dernier constitue une expérience puissante et perturbante.
Il permet de créer un mélange d'expériences individuelles qui, une fois partagées, créent une mémoire collective.
En contemplant ce miroir collectif, vous êtes invité à réfléchir non seulement à votre propre identité, mais aussi à celle des autres.
Finalement, on dépasse un certain narcissisme individuel. L’observateur prend conscience de sa présence physique, de ses perceptions, de sa relation avec le reste du groupe.
Ceci est assez paradoxale puisque le regardé devient le regardant et vise versa : le spectateur devient oeuvre. C’est l’inverse de l’habituel effacement du ‘‘moi’’ du spectateur qui regarde une oeuvre d’art traditionnelle. (…)».
Seuls le miroir et le visiteur garderont la mémoire de l’événement.
Sans visiteur, la mémoire du miroir n’existe pas.